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MAITRISE ORTHOPEDIQUE

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71

dysplasie trochléenne

(12)

. Les

modèles plus récents ont amé-

lioré le design de la trochlée

permettant de diminuer le

risque d’instabilité fémoro-pa-

tellaire

(10)

. De même le design

de l’implant rotulien est impor-

tant afin d’obtenir la meilleure

congruence possible.

e. Problème

ligamentaire

La tension excessive du retina-

culum latéral est une cause dif-

ficilement mesurable lors de la

chirurgie. Une rotation interne

du composant fémoral peut

aggraver ce phénomène. De

même en cas de PTG sur luxa-

tion ou subluxation latérale de

la rotule, il est important de

réaliser une libération latérale

(section aileron externe +/-

mini judet latéral). Il y a éga-

lement la participation d’une

amyotrophie ou d’une insuf-

fisance du vaste médial et du

MPFL. La présence d’un gar-

rot peut affecter les testings

peropératoires.

f. Facteur patient

Le Genu Valgum est un fac-

teur prédisposant : luxation

ou subluxation latérale de la

rotule, hypoplasie du condyle

externe, tension du retinacu-

lum latéral. Une voie externe

peut être préconisée dans ces

cas. Egalement, une déforma-

tion préopératoire importante,

une pathologie neuro muscu-

laire sous-jacente ou une obé-

sité sont des facteurs favori-

sants.

g. Problème

non lié au genou

(hanche)

Il est important de ne pas tou-

jours focaliser sur le genou en

particulier en cas d’antécédent

de traumatique du fémur/

hanche ou bien de prothèse

totale de hanche pouvant être

responsable d’un trouble de

rotation.

VIII.

I

ndication

Il faut différencier deux

grandes situations selon l’exis-

tence ou non d’une malrotation

et/ou malposition prothétique.

En cas de malposition prothé-

tique du composant fémoral,

la révision fémorale doit être

discutée. L’ablation du com-

posant fémoral n’est en géné-

ral pas très difficile. Il faudra

retrouver les repères utilisés

par le scanner avec l’axe transé-

picondylien. Il faut réaliser une

légère recoupe postérieure du

condyle interne qui est souvent

déjà réalisée avec l’ablation du

composant fémoral ou bien du

ciment. Une cale postérieure

du condyle externe permettra

d’assurer la rotation externe du

composant. Il est donc impor-

tant d’anticiper cette éventua-

lité et d’avoir à disposition de

matériel nécessaire.

Le composant tibial sera révi-

sé surtout en cas de révision

fémorale associée car il est

difficile de procéder au chan-

gement du composant tibial

en conservant le composant

fémoral. Egalement lorsqu’il

est nécessaire de passer à un

système avec contrainte plus

importante ou si bien si le

design prothétique est mau-

vais. En cas de trouble de rota-

tion isolé du composant tibial,

l’ostéotomie de la TTA est un

geste tout à fait efficace, simple

et adapté à la correction de la

rotation tibiale sans avoir à

changer l’implant. La média-

lisation de la TTA peut être

de 10 mm voire plus, jusqu’à

15 mm. La fixation sera réali-

sée par deux vis 4.5 mm. Cela

est d’autant plus intéressant

que la rotule peut être basse

ou haute et que l’on peut donc

modifier la hauteur de la rotule

en fonction.

En cas de malposition du

bouton rotulien, une recoupe

pourra être réalisée d’autant

plus que la coupe était oblique

ou bien insuffisante. Le bouton

rotulien sera médialisé et une

patellectomie verticale externe

par voie articulaire sera facile-

ment réalisée. Cela permet de

diminuer la tension sur le reti-

naculum latéral et de recentrer

la rotule sur le fémur.

En l’absence de malposition

prothétique, il faut considé-

rer les gestes sur les parties

molles. La section de l’aileron

externe sera quasiment systé-

matique d’autant plus que le

recentrage rotulien sera impos-

sible (medial-lateral tilt test).

En pratique il faut réaliser cela

en peropératoire afin d’obtenir

une rotule parfaitement cen-

trée aileron interne ouvert, test

sans le pouce, garrot dégonflé

de préférence.

La plastie du MPFL en cas de

tension excessive ou de fragili-

té de l’aileron interne. L’indica-

tion isolée idéale est le lâchage

d’aileron mais ce geste sera

quasiment toujours associé à

d’autres gestes (Figure 16). La

difficulté est technique. Nous

recommandons de préférence

une reconstruction avec ten-

don quadricipital pour divers

avantages : prélèvement dans

la voie d’abord, solidité, plastie

du VMO associée, pas de tun-

nel rotulien et fixation facile

par tunnel fémoral osseux. Il

faut faire attention à ce que

Figure 16 : Radiographies postopératoires après reconstruction du MPFL, section d’aile-

ron externe et médialisation de la TTA.

le MPFL ne soit pas seule la

structure qui stabilise la rotule

car il ne permettra pas d’éviter

la luxation en cas de tension

trop importante.

En cas de rotule non resurfa-

cée, il est fortement conseillé

de la resurfacer afin d’amélio-

rer la congruence fémoro-pa-

tellaire. Enfin, en cas de design

prothétique médiocre, il faudra

considérer le changement des

implants.

IX.

C

onclusion

L’instabilité fémoro-patellaire

après PTG est une compli-

cation rare mais de pronostic

médiocre. L’incidence est en

baisse avec l’amélioration des

techniques chirurgicales et

également la modernisation du

design des implants qui pro-

curent une meilleure stabilité

fémoro-patellaire. Un bilan

rigoureux est nécessaire afin

d’établir la cause de l’instabilité

fémoro-patellaire sans oublier

que la cause peut être multi-

factorielle. La démarche dia-

gnostique permet de détermi-

ner et d’anticiper la meilleure

conduite à tenir chirurgicale.

Cette démarche s’inscrit dans

le concept du traitement « à la

carte ».

g

MISE AU POINT